I L E   M A U R I C E

Bon... pour beaucoup, île Maurice rime avec vacances, plage et soleil. Bien entendu, il est difficile d'échapper à ces clichés, mais après y avoir vécu plus d'un an, j'ai eu le temps d'en apprécier ses autres atouts. Habitant Flic en Flac, au bord de l'eau, et travaillant à Curepipe, en plein milieu de l'île, je me suis vite rendu compte qu'il valait mieux avoir constamment son appareil photo avec soi. Que ce soient les paysages, sans cesse changeant selon l'heure du jour, ou selon l'itinéraire, ou encore les scènes de vie quotidienne, chaque trajet réserve son lots de surprises...

MAURICE

L'île n'est vraiment pas grande, mais quand on aime, on ne compte pas non? Car le compteur kilométrique a vieilli de près de 40000km... Oui, la faute à des amis insistants à venir vérifier comment je travaillais. Et à vouloir partager avec eux tous les coins qui me plaisaient, forcément, on fait des kilomètres. Et mois après mois, on découvre de nouveaux coins, et on partage chaque fois un peu plus.

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Les côtes nord et ouest sont les plus touristiques, avec de très belles plages protégées par la barrière de corail comme Trou aux Biches ou Grand Baie, alors que le sud est plus sauvage avec ses falaises de roche volcanique battues par les embruns et où justement il n'y a plus cette barrière protectrice. D'ailleurs, c'est dans ce sud que vivent beaucoup de créoles, la population la plus pauvre de l'île. Et c'est aussi mon coin préféré, sans doute parce que c'est la plus éloignée de la capitale, la plus inhospitalière, et la moins développée tourisitiquement.

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On commence au Morne, célèbre pour la légende qui dit que lorsque l'on est venu annoncé aux esclaves leur affranchissement, ils se sont réfugiés au sommet de cette montagne, craignant pour leur vie et se sont jetés dans le vide à l'approche des messagers blancs... Puis s'enchainent les villages créoles, souvent de pêcheurs où les barques cotoyent les voitures sur les bas-côtés et où les gens sont tous dehors. Enfin arrivent ces falaises de roche volcanique et les curiosités qu'elles offrent: le trou du souffleur, la roche qui pleure, pont naturel. Autant d'endroits qu'il est bon de découvrir lorsque la mer est agitée, car cela donne une dimension plus dramatique. Attention, même au sommet d'une de ces falaises il est possible de se faire renverser par une vague... hein Thomas?
En plus de sa côte, il offre bien d'autres activités: randonner au parc de Rivière Noire avec ses sentiers aux noms évocateurs comme Parakeet ou Trochetia, faire de l'escalade à Baie du cap au mileu des champs de canne, descendre en canyon les 7 cascades, l'ascension du petit piton de rivière noire, sommet de l'ile, ou encore les champs de thé de Bois Chéri. Là, la nature reprend vraiment ses droits et on perçoit beaucoup plus le côté tropical de l'île.

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F ê t e s   r e l i g i e u s e s

Une chose inévitable à Maurice pour ceux qui ont du temps, assister à l'une des nombreuses fêtes religieuses, ou même y participer. La marche sur le feu, la marche sur les sabres, ou le Maha Shivaratree, autant de façons de découvrir l'île et ses coûtumes. Pour la marche sur le feu, en réalité, il s'agit de marcher sur une épaisse couche de braises soigneusement entretenue. Homme, femme, enfant, personne agée, personne n'y échappe. Tous ont un voeu à exhaucer (rétablissement d'un proche, réussite à un examen), ou à remercier, ou encore ont besoin de faire expier leurs fautes . Et ce qui impressionne réellement est de voir le calme avec lequel ils parcourent cette dizaine de mêtres. Durant les 10 jours précédents la cérémonie, ils sont soumis au carême, ne mangeant que fruits et légumes, et à l'abstinence. Dorment à même le sol, prient et sont purifiés par de l'eau mélangée avec du safran.

Quant à la marche sur les sabres, là aussi, il ne s'agit pas de vrais sabres, mais de sabres en bois. Et là aussi, il est impressionnant de voir la ferveur des participants, certains étant en trans.
Et enfin, le Maha Shivaratree, il s'agit de la plus grande fête de l'île, et ce, en l'honneur de Shiva. Cela consiste à un pélerinage où chacun se rend à pied à Grand-Bassin, le haut-lieu de l'hindouisme à Maurice. En 1897, un prêtre aurait rêvé de voir surgir les eaux du Ganges dans le lac, alors qu'il ne s'était jamais rendu en Inde. Depuis, chaque année des milliers de personnes font ce pélerinage, mettant parfois une semaine. Tout au long du parcours ils sont ravitaillés par des volontaires, souvent près des temples où l'on peut aussi se reposer. Il est dit que tout mauricien de foi hindoue se doit de le faire au moins une fois dans sa vie. Mais l'accueil est aussi chaleureux pour les non-hindous (dont j'ai fait parti).

Dans tous les cas, où que vous alliez, vous trouverez chez les hindous des petits temples que chacun aura disposé dans son jardin, des églises pleines le jour de l'office, des temples au bord de l'eau, ou même un hommage aux premiers musulmans arrivés sur l'île, comme à la Pointe des Lascars. Parfois, les processions finissent sur la plage, où les offrandes s'accumulent en un arc-en-ciel de couleurs comme celle en hommage à Ganesh. Il y a aussi Divali, où les guirlandes lumineuses fleurissent les rues, ou encore le très impressionnant Cavadee, où les participants se transpercent le corps tout en transportant une arche. Sans oublier le nouvel an chinois....

G r a n d A n g l e

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l e   P i e t e r   B o t h   e t   l e   P o u c e   d e p u i s   C u r e p i p e

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d e p u i s   l e   M o r n e

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C o i n   d e   M i r e   e t   M a u r i c e   d e p u i s   l ' i l o t   G a b r i e l

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M a u ri c e   s u d   d e p u i s   l e   P o u c e

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L e   m i r a g e   p a r f a i t :   l a   R é u n i o n

Petit miracle pour cette photo puisqu'il parait que cela n'arrive que très rarement, certains mauriciens me disant qu'ils l'ont jamais vu. Il s'agit donc du mirage parfait, oui... en théorie, il est impossible de voir la Réunion depuis Maurice, même depuis son sommet. Mais lorsque tous les éléments sont réunis (température de l'air et de l'eau, indice de réfraction de l'air, etc...) alors la lumière suit la courbure de la terre et revèle donc ce qui se cache au-delà de l'horizon.

Ok, il est peut-être peu recommandable de conduire en prenant des photos, mais on dit quoi de ce père qui conduit une moto avec son bébé en ventral? Le concept de la main qui protège le bébé part peut-être d'une bonne intention, mais je n'adhère pas trop.
Sinon, vos errances vous méneront peut-être au marché de Port-Louis, principale attraction de la ville, ou encore à son champs de course. Je n'y avais jamais participé avant, mais on m'avait dit que cela valait vraiment la peine. Et effectivement, alors que le silence se fait une fois les chevaux élancés, l'ambiance explose littéralement lorsqu'ils arrident dans les derniers mêtres.

R e n c o n t r e s

J'ai aussi eu la chance de rencontrer rapidement deux mauriciens, Laurence et Jonathan, 2 partenaires parfait pour découvrir un peu plus l'île. Avec eux, j'ai pu parcourir des kilomètres de sentiers, que ce soit en courant, pédalant ou en marchant, et même ouvrir des chemins à la machette ou participer à un exercice de secours en Canyon.

Pour en revenir au sud, la petite ville de Mahébourg mérite vraiment le détour. Elle parait encore endormie, loin du tumulte du nord. La ville n'a en soi rien de remarquable mais son rythme, sa promenade au bord de l'eau donnent l'impression d'être projeter dans un Maurice avant l'essor du tourisme. Et à l'occasion du Festival Kreol (mais d'autres aussi), on peut y voir des régates assez palpitantes.

Au-delà de feu le Dodo, emblème à la fois de l'île Maurice et de la Réunion, le paille en queue lui continue à voler dans les airs mauriciens et à surprendre les nouveaux arrivants avec sa longue et élégante queue. Autre ovni habituel, la chauve-souris! Oui, ici, elle fait près d'un mêtre d'envergure et surtout, elle vole de jour! Au début, forcément, cela surprend! La première fois que j'ai pu en voir c'était au jardin de Pamplemousse.

Et pour finir, un des mes endroits préférés, c'est un site où il faut une autorisation pour y acceder, le phare d'Albion. Une autorisation à demander aux autorités à Port-Louis. Enfin, ca, c'est la théorie. La pratique, elle, était un peu différente. J'y suis allé tellement souvent qu'à la fin, nous avions fini par nous lier d'amitié avec le gardien, et il me laissait même les clés. Situé à peine à 10km de Flic en Flac, il trône en haut d'une falaise de roche volcanique (site parfait d'ailleurs pour pratiquer l'escalade) et offre une vue imprenable sur les alentours.

I L E   M A U R I C E