J O R D A N I E

Comment en arrive-t-on à choisir la Jordanie? Pour beaucoup, la réponse serait pour un certain emmerveillement face à Pétra, au Wadi Rum, à Jerash... Mais dans mon cas, absolument rien à voir. C'est à cause d'un ami, enfin, grâce à lui... Thomas, et la première fois que je suis venu lui rendre visite, il venait à peine d'arriver, même pas 2 mois à Amman et déjà je débarquais... Les photos qui suivent reprennent donc mes deux séjours là-bas, en 2007 et en 2008, et témoignent aussi de mes premiers pas avec un Reflex, abandonnant un vieux bridge Fuji Z5 (2007) pour mon premier Reflex, un Pentax K10D pour mon second séjour.

JORDANIE

Je crois que ce qui m'a le plus impressionné est le désert du Wadi Rum. Ses paysages marsiens, alternants sable, roche et montagnes. Et lorsque, perché au somment d'une dune de sable d'ocre, s'offre à vous un jeu d'ombres et de lumières, où les projections des nuages forment un patchwork et augmentent encore plus la sensation de profondeur de l'immensité qui s'étale devant soi. Bien sûr, on est aidé par l'ambiance soirée au coin du feu, nuit sous tente et surtout on est loin de tout. A cette immensité sans fond, se mêle aussi la verticalité et la fraicheur salvatrice des canyons. Et malgré l'austrité des lieux, on y trouve des petroglyphes de près de 4000 ans. Signe comme toujours que l'homme a su vivre dans des conditions extrêmes, en tous cas bien pires que celles qui sont les nôtres aujourd'hui. Et dans le Wadi Rum, il est amusant de voir passer (et repasser) les dromadaires qui savent où se trouvent les sources, ou tout du moins les zones où subsiste suffisamment d'humidité pour faire pousser quelques plantes.

JORDANIE

Première excursion, ce sera Madaba au sud d'Amman et sur la route des Rois. Là se trouve dans une église la plus vieille carte du Proche Orient datant du 6ème siècle après JC. Il s'agit d'une mosaîque au sol même de l'église: Jérusalem, Béthléem, Jéricho, la Mer Morte, tout y est largement détaillé et écrit en grec. Quel plaisir d'essayer de déchiffrer chaque nom (en s'efforçant de se remémorer ses cours) Ci-dessous, Jéricho.

JORDANIE

A m m a n

La première chose qui surprend en arrivant à Amman est cet énorme drapeau que l'on voit depuis chaque recoin de la ville. Perché à un mât de 126m de haut, il me fait un peu penser à Lord Farquaad... Mais mes premières errances m'amènent dans la basse ville à écumer les marchés. Là se mèlent une multitude d'odeurs: épices, café turc, falafels, pitas... J'ai toujours aimé l'ambiance des marchés, sans doute parce que j'y ai travaillé 5 ans pendant mes études. Quel que soit le pays, les marchés sont des lieux qui grouillent de vie, de couleurs et d'odeurs.

JORDANIE

Après quelques jours d'érrances dans Amman et pendant que Thomas travaille, il me conseille d'aller à Jerash, une vieille ville romaine de près de 2000 ans. Impressionnante par sa grande place ovale et sa colonnade encore très bien conservée, ou ces colonnes avec système anti-sysmique! Oui oui, déjà ils avaient intégré ça à leur architecture. Et effectivement, elles ont la capacité d'absorber les vibrations du sol et de se déplacer légérement. Une simple petite cuiller enfoncée dans une petite fente à sa base, et la cuiller bouge à mesure que l'on pousse la colonne.

JORDANIE

J e r a s h

JORDANIE

Il est temps d'en prendre plein les yeux, direction le Sud! Après Madaba, la route nous fait croiser le Wadi Mujib, la vue est impressionnante! Avant de plonger littéralement vers son fond, un arrêt au bord de la route permet d'apprécier la dimension de cette vallée. Première étape, une escapade nature à la réserve de Biosphère de Dana, une espèce de havre de paix et de tranquilité avant les chaleurs du Sud. Le village de Dana domine une profonde vallée qui rejoint le Rift jordanien.

JORDANIE

Et là, il y en a pour tous les goûts, randos dans des montagnes de grès rouge et blanc, découverte de ruines bizantines, église nabatéenne troglodyte et une faune très riche. Et ce qui est réellement appréciable ici, c'est la sensation d'être dans un jardin suspendu, dans le sens où les paysages sont très ouverts, d'une profondeur sans limite, les vallées plongent doucement et la nature y est accueillante, du moins en automne.

G r a n d A n g l e

JORDANIE

  W e l c o m e   t o   W a d i   M u j i b

JORDANIE

  R é s e r v e   d e   D a n a

JORDANIE

  W a d i   R u m

JORDANIE

  W a d i   R u m

JORDANIE - Le Monastère

  L e   M o n a s t è r e   ( P é t r a )

JORDANIE

  E n   r o u t e   p o u r   l a   p e t i t e   P é t r a

JORDANIE

  La   p e t i t e   P é t r a

Avant de parler de Pétra, il y a sa petite soeur, la petite Pétra. Un lieu un peu moins couru, un peu plus intimiste. Les monuments y sont moins impressionnants mais plus concentrés et, étant donné qu'on y croise moins de gens, on s'y sent plus libre, un peu plus dans la peau d'un explorateur.

P é t r a

Visiter Pétra c'est se projeter plus de 2000 ans en arrière. A l'époque des nabatéens où la ville abritait jusqu'à 25000 personnes. Difficile à croire vu le relief et l'évident manque d'eau. Pourtant, en observant bien, il y a tout un réseau de récupération des eaux de pluie, et des citernes un peu partout sur le site. Au fur et à mesure que l'on pénètre dans le Siq, les parois se rapprochent et l'obscurité se fait plus forte et ce n'est qu'au dernier moment que la lumière revient et que l'on découvre enfin le Trésor, al Khazneh. Une fois arrivé devant lui, on a déjà la possibilité de s'échapper du flot principal des touristes et de s'élever progressivement au sommet des falaises. A bien observer, il existe de nombreux escaliers taillés à même la roche, dans des états très variés. Et là justement commence le plaisir, déchiffrer où ils commencent, les gravir et enfin découvrir une autre Pétra, celle des hauts plateaux et de la perspective qu'ils offrent sur le reste du site.

De là, les vues sont splendides, que ce soit sur le Trésor, sur l'amphithéatre, les nombreux habitats troglodytes ou le Monastère, et avec l'avantage d'être relativement plus tranquille. A partir de là, il y a une infinité de chemins et d'escaliers qui permettent de se déplacer sur tout le site. Et ainsi se perdre, déambuler, ce qui fait qu'on ne voit pas le temps passer. A la fin de notre seconde journée et alors que nous nous dirigeons vers la sortie, nous sommes invités à partager le thé avec des bédouins... ce qui nous fait sortir du site limite au niveau horaire et quasiment de nuit, et l'ambiance y est tout aussi envoutante.

Étape suivante, le Wadi Rum! Thomas connaissait déjà un bédouin qui possède un campement, ce sera donc notre résidence durant 2 nuits. Et perdus en plein désert, il sera donc notre guide, ainsi que son jeune fils. Nous arrivons là en fin de journée, accompagnés par le coucher de soleil. Ce sera aussi notre première activité du jour suivant, aller voir le lever de soleil, ayant en plus la chance d'avoir la pleine Lune, ce sera donc coup double. Et comme premier contact, on est forcément surpris de voir que ce que l'on appelle désert ici est loin de se limiter à un champs de dunes sans fin, non. Ici, on se croirait sur Mars, avec un patchwork d'étendues sabloneuses allant du jaune à l'oranger tâchetées de vert, et de parois verticales, de granit et de grès rose, jaune et blanc. Pour ceux qui connaissent, certaines de ces montagnes ressemblent un peu à celles de Montserrat en Catalogne. Mais certaines ont aussi l'aspect d'un énorme baba au rhum. Au programme, les 7 piliers de la sagesse, lieu où se réfugiat Lawrence d'Arabie pendant la première guerre mondiale, mais aussi les pétroglyphes du canyon Al Khazali, ou encore juste évoluer dans le labyrinthe de canyons, suivant les pas de notre jeune guide. Ayant visité les lieux en 2007 et 2008, je pense que l'endroit était beaucoup plus tranquille qu'aujourd'hui. Car les seuls moments où nous avons croisé d'autres personnes était en haut d'une énorme dune et la fois où nous sommes allés voir le coucher du soleil. Le reste du temps, nous étions seuls.

Après cette immersion nature et solitaire (si si, j'insiste en 2008, y avait pas grand monde...), la mer rouge est un bon moyen de se refraichir et de changer de nouveau de décor. A Aqaba se mêlent à la fois supertankers et baigneurs, mais pour retrouver un peu de calme, il faut aller à une vingtaine de kilomètres au sud où l'on trouve des plages plus tranquilles. Malheureusement les coraux ne sont pas en super états, les bateaux à fond de verre ne sont pas des plus respectueux. Une petite journée au frais et reprise du voyage. En remontant vers Amman, arrêt obligatoire à Shobak (al-Shawbak), un château de l'époque des croisades. Pour les amoureux des vieilles pierres, et surtout des mystères des châteaux, il est le candidat parfait! Oui, car une fois à l'intérieur, il faut savoir qu'il existe un passage (secret?)! Oui, un long tunnel en pente qui permet de ressortir au pied de la colline. Génial, des années que je cherchais ça en France! et c'est en Jordanie que je le trouve...

Et on ne peut pas parler de la Jordanie sans parler des jordaniens. Où que ce soit, l'accueil a toujours été des plus chaleureux. A Madaba, on a même été invité dans une famille. Et l'histoire est originale car nous avions demandé conseil à un jeune dans la rue pour savoir où dîner. Par malchance, l'endroit qu'il nous avait conseillé était complet et nous avons testé un autre restaurant. Et c'est en sortant que nous l'avons recroisé et qu'il nous a proposé de venir chez lui. Et là, autour du thé, c'est un ping pong de questions, mais on nous explique aussi qu'une de leur fille étudie aux États-unis. Au moment de remercier nos hôtes, le fils décide de reveiller son père, estimant que notre hôtel était trop loin pour rentrer de nuit (seulement 1.5km de mémoire). Nous voilà donc à bord d'une Mercedes E 280 rutilante et comme neuve malgré ses 30 ans. Bref, ici, l'hospitalité avec un grand H!

J O R D A N I E